Écrit et réalisé par le cinéaste micmac Jeff Barnaby, Rouge Quantum est un film d’horreur de zombies avec une particularité unique : il est raconté du point de vue des Premières Nations, un concept rafraîchissant dans un genre qui adopte souvent la perspective des Blancs.
Le drame (voire l’horreur) commence lorsque Gisigu (Stonehorse Lone Goeman), un pêcheur micmac, vide des poissons… Étonnamment, ceux-ci se mettent à bouger bien qu’ils soient vidés de leurs entrailles. Il contacte alors son fils, Traylor (Michael Greyeyes), le shérif de la communauté fictive de Red Crow. Un constat s’impose alors : les morts ont commencé à reprendre vie.
Puis, un saut dans le temps. La communauté de Red Crow est peut-être le dernier rempart de l’humanité, car il s’avère que les Premières Nations sont immunisées contre ce virus qui a pris d’assaut la planète. Soudainement, ce sont les réfugiés blancs qui supplient les membres des Premières Nations de les laisser entrer dans leurs réserves. Ce revirement serait ironique si la situation n’était pas si dramatique.
S’ensuit alors un conflit entre deux groupes; le premier mené par Traylor, qui souhaite porter secours aux réfugiés, et le second dirigé par son fils Lysol (Kiowa Gordon), qui croit que la communauté devrait se fermer à l’extérieur.
Les films de zombie les plus intéressants sont ceux qui se servent de cette prémisse comme excuse pour porter un regard sur nos sociétés. C’est définitivement le cas ici : Rouge Quantum pose des questions importantes sur l’identité autochtone et sur les relations entre les communautés des Premières Nations et celles des colonisateurs.
Un film à la fois sanglant et brillant qui nous fera autant réfléchir que frissonner.
Évaluation par Pier-Luc Ouellet
Distribution:
Kiowa Gordon, Michael Greyeyes, Stonehorse Lone Goeman
Festival international du film de Toronto (TIFF), Horreur / Suspense, Récits autochtones
Lien avec le Canada
Réalisé par Jeff Barnaby.
Tourné dans les réserves de Listuguj et Kahnawake au Québec, ainsi qu’à Campbellton au Nouveau-Brunswick.
Le film a été nommé dans 5 catégories au Gala Québec Cinéma, dont Meilleure direction artistique, Meilleurs effets visuels et Meilleurs costumes, en plus d'avoir fait un passage remarqué au prestigieux Festival international du film de Toronto (TIFF).