Réalisé par Xavier Dolan, le drame Juste la fin du monde est une adaptation de la pièce de théâtre du même nom écrite par Jean-Luc Lagarce en 1990 alors qu’il se savait atteint du sida. Coproduction Canada-France, ce sixième long-métrage de notre Québécois chéri met en vedette des acteurs européens de renom.
Il raconte l’histoire de retrouvailles familiales difficiles, articulées autour du retour de Louis (le regretté Gaspard Ulliel), un écrivain homosexuel sophistiqué qui a quitté son village natal depuis douze ans. Malade, il projette d’annoncer à ses proches sa mort prochaine. On assiste alors aux tensions entre sa mère (Nathalie Baye, méconnaissable sous sa perruque noire et son épais maquillage), son frère (Vincent Cassel), la femme de celui-ci (Marion Cotillard) et sa sœur (Léa Seydoux) qui ont tous souffert du départ de Louis. Connaissant le secret de Louis, les spectateurs, eux, sont tenus en haleine face à la révélation à venir.
Les échanges entre les personnages sont chargés d’émotions et les silences sont à couper au couteau. Le recours systématique aux gros plans et aux jeux de regard alimentent le sentiment d’étouffement, communiquant ce qui ne peut pas être dit en mots dans cette famille éclatée.
Juste la fin du monde a été sélectionné au « Canada’s Top Ten » de 2016, soit le répertoire des dix meilleurs longs-métrages canadiens concocté par une brochette d’experts. L’année suivante, il a obtenu trois Césars, notamment pour la réalisation et le montage. Les prestations des acteurs Vincent Cassel et Nathalie Baye ont aussi été soulignées par la critique.
Évaluation par Maude Gauthier
Distribution:
Gaspard Ulliel, Léa Seydoux, Marion Cotillard, Nathalie Baye, Vincent Cassel