Une mère en dépression post-partum, un conjoint qui a embrassé une journaliste non consentante en direct à la télévision, un beau-frère exagérément féministe et une gardienne qui attire tous les regards, voilà les personnages saisissants qui peuplent l’univers de Babysitter. Avec comme points de départ un bébé qui ne dort pas, un baiser forcé et l’écriture d’une lettre d’excuse ambitieuse, les protagonistes n’ont pas le choix de se questionner (avec plus ou moins de bonne foi) sur leur misogynie, leur féminisme et les rapports de force dans notre société.
En tant que spectateurs ou spectatrices, nous rions, nous réfléchissons et nous en prenons plein la vue. Le rythme effréné, la mise en scène et les costumes électrisants ainsi que le jeu culotté de Patrick Hivon, Monia Chokri, Nadia Tereszkiewicz et Steve Laplante : tout est là pour nous faire passer un moment mémorable.
C’est la pièce du même nom, écrite par Catherine Léger, qui est à l’origine de ce long-métrage mordant, étroitement en lien avec le mouvement #MoiAussi. C’est aussi le début d’une collaboration prometteuse entre cette dernière et la réalisatrice Monia Chokri. Les deux artistes ont, par ailleurs, écrit le scénario du film à quatre mains. L’univers de Catherine Léger (aussi scénariste de Charlotte a du fun et La Déesse des mouches à feu) est drôle et intelligent. Et la réalisation de Monia Chokri (à qui l’on doit aussi La femme de mon frère) est unique et très stylisée. Nous pouvons dire que, mis ensemble, ces talents-là font des étincelles.
Évaluation par Emma Berthou
Distribution:
Monia Chokri, Nadia Tereszkiewicz, Patrick Hivon, Steve Laplante